Avocats, défenses, barres, greffes
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Avocats, défenses, barres, greffes
Elle avait obtenu une remise de peine, de trois ans. Le juge d'application des peines lui avait reconnu des circonstances atténuantes. Il lui restait encore six mois de prison. Il lui avait même permis une sortie: huit jours; mais le délai était dépassé, elle était en cavale!
L'odeur de l'herbe, de la pluie sur le pavé, l'arc-en-ciel qui se dessinait à l'horizon, le pain chaud et le chocolat qu'elle venait de prendre, tout lui parlait d'innoncence. Elle n'avait jamais avoué, elle devait retrouver sa librté et la garder.
Dans son imaginaire, dans son cerveau un peu étourdi par la décision qu'elle prenait: ne pas retourner en prison, ne pas revoir les matons, les juges, les avocats, tous ces mots honnis, détestés, tournaient dans sa tête comme une ronde qui se transformait et chaque mot semblait lui parler d'autre chose. Les "défenses" des éléphants, les "barres" des danseuses, les "greffes" d'un rosier, les "avocats" délicieux d'Israël!
Elle avait lancé un appel à un curé qui l'avait entendue et envoyée chez des inconnus, gentils, eux! Celui semblait une bonne odeur, un bon présage, une nouvelle route semblait s'ouvrir à elle.
L'histoire ne se déroula pas tout à fait comme dans son rêve. Elle passa donc quelques jours chez ces inconnus de la veille, devenus des amis. Ceux-ci arrivèrent à la convaincre que la seule issue était de terminer sa peine - six mois seulement! - six mois encore!
Ils avaient prévenu le directeur de prison qu'ils allaient bientôt la ramener, qu'l leur fallait encore un peu de temps.
Le jour vint, tellement triste pour les nouveaux amis qui la reconduisirent à la prison de Fleury. La prison d'où elle repartirait pour celle de Rennes.
Eux pleuraient.
Elle, telle Blanche de La Force dans le "Dialogue des carmélites", trouva en elle-même une force qu'elle ne connaissait pas, les embrassa, les quitta pour monter dans le fourgon cellulaire qui s'éloigna.
Elle s'appelait Françoise.
Nicole G (inspirée d'une histoire vraie)
L'odeur de l'herbe, de la pluie sur le pavé, l'arc-en-ciel qui se dessinait à l'horizon, le pain chaud et le chocolat qu'elle venait de prendre, tout lui parlait d'innoncence. Elle n'avait jamais avoué, elle devait retrouver sa librté et la garder.
Dans son imaginaire, dans son cerveau un peu étourdi par la décision qu'elle prenait: ne pas retourner en prison, ne pas revoir les matons, les juges, les avocats, tous ces mots honnis, détestés, tournaient dans sa tête comme une ronde qui se transformait et chaque mot semblait lui parler d'autre chose. Les "défenses" des éléphants, les "barres" des danseuses, les "greffes" d'un rosier, les "avocats" délicieux d'Israël!
Elle avait lancé un appel à un curé qui l'avait entendue et envoyée chez des inconnus, gentils, eux! Celui semblait une bonne odeur, un bon présage, une nouvelle route semblait s'ouvrir à elle.
L'histoire ne se déroula pas tout à fait comme dans son rêve. Elle passa donc quelques jours chez ces inconnus de la veille, devenus des amis. Ceux-ci arrivèrent à la convaincre que la seule issue était de terminer sa peine - six mois seulement! - six mois encore!
Ils avaient prévenu le directeur de prison qu'ils allaient bientôt la ramener, qu'l leur fallait encore un peu de temps.
Le jour vint, tellement triste pour les nouveaux amis qui la reconduisirent à la prison de Fleury. La prison d'où elle repartirait pour celle de Rennes.
Eux pleuraient.
Elle, telle Blanche de La Force dans le "Dialogue des carmélites", trouva en elle-même une force qu'elle ne connaissait pas, les embrassa, les quitta pour monter dans le fourgon cellulaire qui s'éloigna.
Elle s'appelait Françoise.
Nicole G (inspirée d'une histoire vraie)
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